09. Répertorier les incidents homophobes sur le terrain et autour de celui-ci.
La connaissance passe par les chiffres. Il n’existe quasiment pas de données chiffrées sur l’homophobie dans le football. Des enquêtes menées par le gouvernement britannique[1], l’association britannique Stonewall[2] et l’association française Paris Foot Gay[3] révèlent notamment que:
- 63% des joueurs professionnels estiment que l’homosexualité est taboue dans le football
- 41% des joueurs professionnels et 50% des jeunes joueurs déclarent avoir des pensées homophobes
- les joueurs professionnels se sont avérés davantage homophobes et sexistes que les amateurs
- 70% des supporters ont été témoins de propos homophobes scandés en chœur au cours des 5 dernières années
- 70% des fans britanniques estiment que les clubs et les fédérations de football ne prennent pas suffisamment de mesures afin de lutter contre l’homophobie
Selon une enquête menée par Sport/Foot Magazine en 2009, environ 67,8% des footballeurs pro estiment que les homosexuels n’ont pas leur place dans le football. Aucun chiffre récent flamand ou belge n’est toutefois disponible, pas plus que des enquêtes comparables avec la France ou la Grande-Bretagne. Une étude s’impose donc.
Une enquête réalisée aux Pays-Bas[4] révèle qu’alors que 7 gays sur 10 aimeraient s’adonner à un sport d’équipe, seuls 2 sur 10 en intègrent réellement une. Ils invoquent comme raison principale la crainte d’exclusion et d’hostilité à l’égard des homosexuels. Une fois le « coming out » accompli, les expériences sont extrêmement positives, mais un énorme fossé sépare la crainte et la véritable ouverture.
[1] Racism in football, House of Commons, Culture, Media and Sports Committee, Second Report of Session 2012–13, Volume 1.
[2] Leagues behind – Football’s failure to tackle anti-gay abuse, Stonewall, 2009.
[3] Analyse de l’homophobie dans le football professionnel, Paris Foot Gay & l’Institut Randstad, 2013.
[4] Rapport Motivaction ‘Beleving mannelijke teamsporten door niet-heteroseksuele mannen’, juli 2011.
action
- Nous nous penchons sur la manière dont le nouveau Centre interfédéral pour l'égalité des chances et la lutte contre le racisme et les discriminations est en mesure de faire office de point de centralisation des plaintes liées à l’homophobie.
- Les arbitres prennent note de tous les propos discriminatoires ou injurieux reconnaissables scandés en chœur par le public ou les joueurs et en font rapport dans leur compte rendu d’arbitrage. Nous éclaircissons la feuille de match de telle manière à également permettre aux propos ou comportements homophobes, mais aussi racistes ou autre, d’être signalés. Le « Formulaire sur les propos injurieux, racistes et discriminatoires scandés en chœur » est révisé afin d’intégrer certains critères de discrimination spécifiques.
- À l’avenir, le recensement, le suivi et le rapportage des incidents en première et deuxième divisions seront mieux organisés.
- L’Union royale flamande de football ajoute un nouveau critère à son logiciel d’exécution de sanction afin de contrôler les comportements homophobes.